ESCAPADE A ROME

Nouvelle de Gérard MOREL parue dans le N° 2596

de l’hebdomadaire NOUS DEUX (1er Avril 1997)

 

Je m’appelle Anthony. J’habite Suresnes et je vais entrer au Cours Moyen Deux. D’ailleurs, j’ai bientôt dix ans.

Papa, qui commence enfin à comprendre que je suis grand, a promis de m’offrir dès mon prochain anniversaire un album, pour classer mes timbres.

Les timbres, c’est ma passion. Quand j’étais petit, je découpais sur les enveloppes de mes parents tous ceux qui représentaient des animaux ou des sportifs, et je les collais dans un cahier. Depuis que je sais lire, je me rends compte qu’ils sont tous intéressants, même ceux qui ne sont pas beaux. Dès que j’aurai mon album, je les classerai tous par pays.

Ma copine Marion en est jalouse: elle dit que je les aime plus qu’elle. Et pour se venger, elle a fait lire par l’instituteur un article de journal qui dit que la plus belle collection de timbres du monde appartient à la reine d’Angleterre. Bien sûr, elle, elle doit avoir au moins dix albums archi-pleins. Mais moi, si je continue ma collection pendant toute ma vie, peut-être que j’en posséderai autant qu’elle quand j’aurai son âge ? En tous cas, je ne me décourage pas. Et tant pis pour Marion.

Je regrette seulement que Papa soit avocat. J’aurais préféré qu’il travaille dans l’import-export, comme notre voisin, ce qui lui aurait permis de recevoir du courrier avec des timbres de tous les pays du monde, mais bon: lui, il préfère être avocat. Je l’aime quand même beaucoup. Il est super-gentil.

Au mois de Juillet, comme il avait encore trop de travail pour pouvoir quitter son cabinet, il nous a offert à Maman et à moi des vacances en Italie. C’est ainsi que nous venons d’arriver à Rome.

Bien sûr, j’écris à Papa chaque soir: en affranchissant mes cartes postales avec des timbres toujours différents, qu’il a promis de me garder jusqu’à mon retour...

Maman et moi, nous aimons beaucoup Rome. Nous mangeons des glaces au melon (mes préférées!), nous visitons des monuments et Maman me raconte l’histoire de la ville.

Tout à l’heure, nous avons vu lancé des pièces de monnaie dans une fontaine, il paraît que c’est un geste qui porte bonheur et qui nous assure de revenir, plus tard. Maman me l’a expliqué en riant, elle dit qu’il faut toujours croire aux légendes quand elles sont jolies. Et celle-ci doit être vraie, en plus, car peu de temps après, un Italien s’est approché de Maman pour lui dire qu’il s’appelait Fausto et qu’il serait heureux de nous offrir une tarte au citron.

Moi, j’aurais préféré une glace au melon, mais bon... On ne me demande jamais mon avis pour les décisions importantes.

Le soir-même, Fausto nous invite à dîner, à la terrasse de Pergolese. Maman a échangé son jeans de vacances contre une belle robe d’été. Elle a même rajouté une écharpe, à croire qu’il ne fait pas encore assez chaud, à Rome en Juillet.

Fausto insiste pour que Maman boive du vin des Abruzzes. Et elle se laisse faire, en dodelinant doucement de la tête. Parfois, quand elle croit que je ne la regarde pas, elle me désigne d’un discret hochement de tête. Fausto murmure doucement:

-Si, si, je comprends... Mais il doit y avoir une solution.

Maintenant, je l’observe, moi aussi: depuis le temps qu’ils me couvent du regard tous les deux, j’en ai bien le droit! Fausto a vraiment le type italien. Grand, le visage mat illuminé par un sourire radieux, volubile... Il est beau, mais je préfère Papa, il va mieux avec Maman.

Pourtant, elle, elle ne fait que se plaindre de Papa. Elle raconte à Fausto qu’il rentre de plus en plus tard de son cabinet d’avocat, qu’il ne se donne même plus la peine de l’emmener en vacances... Et lui, au lieu de se mêler de ce qui le regarde, il l’écoute d’un air scandalisé, en jurant qu’il faut être fou pour délaisser une dame comme elle. A l’entendre, s’il était à la place de Papa, il ne vivrait plus que pour le plaisir de retrouver sa femme, de la surprendre par des cadeaux et des attentions... On voit bien qu’il ne connaît Maman qu’à Rome, où elle est calme et détendue. S’il l’entendait rentrer certains soirs à la maison, en grognant contre « le train de Suresnes qui a encore pris du retard », il ferait peut-être comme Papa!

Après le repas, Fausto nous reconduit à l’hôtel Frascati. Maman assure que, pour lui montrer que je suis un grand garçon, je peux aller seul demander la clef de notre chambre au groom. Je n’en vois pas trop l’intérêt, mais j’obéis pour lui faire plaisir. J’ai l’impression qu’elle veut rester seule pour dire au revoir à Fausto. Et puis, pour une fois qu’elle admet que je suis grand, je ne peux pas la décevoir!

Au moment où le groom me tend la clef, je la laisse tomber et, en me baissant pour la ramasser, je surprends Fausto qui embrasse la main de Maman.

Elle, elle rit, elle doit croire que c’est un jeu. Elle ne se doute pas qu’elle est encore plus belle qu’à Suresnes. Car, même si je ne l’ai pas dit, Maman est très belle. Elle est grande, elle a de beaux yeux verts, mis en valeur par ses cheveux roux, au point que le frère de ma copine Marion est un peu amoureux d’elle. Un jour, il a profité qu’il venait d’entrer en sixième pour le lui dire et Maman a ri, mais elle ne riait pas comme avec Fausto.

Le lendemain, on doit aller visiter le Colisée. Maman met une belle robe blanche légère, assortie à sa capeline: il paraît que cela lui tient moins chaud que les jeans. Pourtant, d’habitude, elle préfère les jeans, mais comme dit Papa, la logique des femmes, hein...

On est en train de faire la queue dans la file d’attente quand on entend crier:

-Ohé! Ohé!

Maman, très étonnée, me demande d’où ça vient. Moi, plus malin, j’ai déjà reconnu la voix de Fausto. Lui aussi est encore plus élégant que la veille, avec un costume bleu ciel et une chemise jaune paille, et il enleve ses lunettes de soleil pour venir vers nous: du coup, il évite de faire la queue!

-Ca alors, s’écrie-t-il en ébouriffant bêtement mes cheveux. Mais c’est mon copain Anthony!

Et Maman lui tend la main, en s’extasiant sur la coïncidence de notre rencontre.

A mon avis, elle avait dû dire la veille qu’on irait voir le Colisée et lui, il s’en est souvenu.

Elle propose à Fausto de nous accompagner et de nous commenter l’histoire du Colisée. Comme si ce n’était pas dans le guide! Bien entendu, il ne se fait pas prier. Et jusqu’à ce qu’on arrive à la caisse, Maman répète que j’ai beaucoup de chance d’avoir un copain comme Fausto.

Elle ne s’aperçoit pas qu’il m’agace un peu, avec sa manie de toujours s’adresser à moi en ne regardant qu’elle. Bref, il faut le supporter pendant toute la visite. Et après, Maman affirme que c’est à notre tour d’inviter Fausto à déjeuner. Bon, la journée est fichue. Au repas, Maman veut que je parle à Fausto de mes timbres, et lui il en reste épaté. A croire qu’il n’avait jamais rencontré de collectionneur!

Il promet aussitôt de nous écrire régulièrement après notre retour à Suresnes, pour que j’aie beaucoup de timbres italiens. Maman le remercie en riant. Elle a des larmes plein les yeux, mais elle a quand même l’air très heureuse.

Le soir, Fausto passe à notre hôtel. Il sort de sa veste une énorme pochette de timbres oblitérés du monde entier, il prétend qu’il y en a plus de mille. Maman est atterrée, elle jure qu’à ce rythme-là, je ne vais pas tarder à avoir la même collection que la reine d’Angleterre.

Fausto répète que je devrais vite les trier, pour vérifier qu’il n’y a pas de doubles. Il me conseille de les classer par pays ou par thèmes.

-Je suis sûr que tu vas y arriver très bien, ajoute-t-il. Pour que tu sois plus tranquille, je vais emmener ta maman.

-Vous êtes si gentil, répond-elle.

Moi, j’aurais préféré attendre d’avoir l’album promis par Papa, pour classer mes timbres. Mais je vois bien que Maman a envie de sortir. Dès leur départ, j’ouvre la pochette. Et là, je dois reconnaître que je suis vraiment content. Il y a des timbres du monde entier, qui représentent des oiseaux, des animaux. Et même des footballeurs!

Du coup, je les étale tous sur le lit. Si Maman rentrait à ce moment-là, je me ferais encore gronder. Mais heureusement, Fausto a dû chercher à la distraire et ils ont oublié l’heure. J’ai le temps d’admirer mes timbres, de les classer par thèmes, de tous les mélanger pour les re-classer par pays. Encore par thèmes. Et puis, j’ai dû m’endormir...

Quand Maman me réveille, le lendemain, j’ai plein de timbres tout autour de moi. Elle me promet qu’on va passer une journée seuls tous les deux, elle trouve que ce serait mieux de ne pas être toujours flanqués de Fausto pour visiter Rome. Là, je suis bien d’accord avec elle...

Nous flânons donc dans les rues. Il y a un soleil magnifique, on ne trouve de fraîcheur qu’en s’approchant des jets d’eau. Les touristes rient en s’aspergeant. Et une fille qui ressemble à la mère de Marion veut se baigner dans une fontaine, il paraît que ça s’était déjà fait au cinéma. Maman m’achète une glace au melon. Elle dit que je suis grand maintenant, et qu’elle regrette de m’avoir trop souvent traité en bébé. C’est pas trop tôt qu’elle le comprenne...

Pour me montrer que tout va changer, elle dit qu’elle va me donner de l’argent et que j’irai manger seul dans une pizzeria, ce soir. Je n’ose pas la décevoir en avouant que j’aurai un peu honte d’entrer dans la salle de restaurant. D’ailleurs, elle aussi risque de s’ennuyer, toute seule.

C’est incroyable ce que les journées passent vite, en vacances. On mange des glaces au melon, on visite des musées de sculptures, on entre dans des églises belles comme des cathédrales. On rencontre Fausto tous les jours. Maman dit qu’il est le seul à savoir raconter aussi bien l’histoire de sa ville. Il connaît même le secret de la Villa Madama.

-C’est fou ce que nous apprenons avec vous, s’extasie Maman.

Mais la semaine de vacances est sur le point de s’achever.

-Ne sois pas triste, me dit Maman le dernier soir, comme pour se consoler elle-même. Nous reviendrons à Rome.

-Avec Papa ? demandai-je très vite.

-Peut-être, oui. S’il a du temps à nous consacrer, un jour.

La réponse me parait un peu trop évasive pour ne pas être inquiétante. Maman s’en rend compte et ajoute:

-Il nous reste tellement à voir ici. La basilique de Constantin, la villa Altièri, le palais Corsini... Bientôt, quand tu entreras en sixième, tu étudieras l’histoire des empereurs romains et tu comprendras mieux la signification de l’architecture. Rome est une si belle ville...

Elle est vraiment désespérée de partir. Avant d’aller dîner, ce soir, elle me demande comme une faveur si nous pouvons rejoindre Fausto.

-Ce sera la dernière fois... ajouta-t-elle.

Ca, c’est exactement le genre d’argument bidon que j’utilise quand je veux regarder la télé, la veille d’un contrôle de maths. Sauf que moi, quand j’obtiens qu’on me laisse regarder la télévision, je n’ai pas l’air aussi triste!

Comme s’ils avaient su que je dirais oui, Fausto est déjà installé au restaurant quand nous arrivons. Mais inutile de compter sur lui pour assurer l’ambiance. Dès qu’il se lève pour nous accueillir, il parait encore plus abattu que Maman. Au lieu de lui tendre la main, il l’embrasse, sans qu’elle en soit surprise. Puis il m’ébouriffe les cheveux. Encore!

-Alors, bonhomme, tu te souviendras de moi ?

Ca, il peut être tranquille: je ne l’oublierai pas de sitôt!

Maman répond à ma place:

-J’espère que tu penseras à nous écrire, Fausto: pour qu’Anthony ait les nouveaux timbres italiens.

-Je te jure qu’il les aura tous. Et en plusieurs exemplaires!

Ils sont si préoccupés, qu’ils ne s’aperçoivent même pas qu’ils se tutoient.

-Les bagages sont prêts ? demande-t-il, comme si Maman était du genre à partir en oubliant les valises.

Tous les deux, ils parlent de trains, de gares, d’adieux. La soirée ne doit pas leur sembler encore assez triste!

-Il faudra revenir, insiste Fausto.

-Tu dois dire ça à toutes les touristes françaises ?

Au lieu de répondre, il prend la main de Maman pour la presser contre lui.

Ils dînent à peine. Et ils me laissent leur glace au melon.

Le lendemain, il faut se lever tôt pour ne pas rater le train. Maman a les yeux gonflés, elle range n’importe comment nos pyjamas et nos affaires de toilette dans la valise, mais je crois que je n’ai pas intérêt à le lui faire remarquer.

Et sur le quai de la gare, voilà qu’on entend soudain une dame hurler après quelqu’un qui l’a bousculée. Maman se retourne, mystérieusement avertie, comme moi.

Eh oui! C’est Fausto, qui court comme un fou pour nous rattraper.

-Pardonne-moi, murmure-t-il, tout en hoquetant devant Maman. Oui, je sais ce que tu vas dire, mais j’avais besoin de te revoir une dernière fois. Si tu ne revenais plus...

Ils s’embrassent tous les deux, et c’est tellement triste, tellement doux, que je m’éloigne un peu pour ne pas les déranger. Et puis j’entends Maman s’écrier:

-Mais où est passé Anthony ? Il va nous faire rater le train!

Ben voyons! Ce sera encore de ma faute! Je reviens vers elle sans protester, parce qu’elle pleure. Du coup, je suis triste moi aussi, sans comprendre pourquoi.

Pourtant, j’avais hâte de retrouver Papa, et ma chambre à Suresnes. Et ma collection de timbres. Même Marion commençait à me manquer. Mais je sais qu’il faudra me mettre aux devoirs de vacances. Et je ne pourrai plus manger de glaces au melon.

-N’aie pas peur, on reviendra, s’écrie Maman.

Fausto me prend dans ses bras: pour une fois qu’il ne m’ébouriffe pas les cheveux! Et il me dit:

-J’espère que tu m’aimais bien quand même ?

Comme s’il avait deviné que je ne l’appréciais pas beaucoup. Juste au moment où je commençais à le trouver gentil. Tiens, si j’étais plus jeune, ils réussiraient à me faire pleurer!

Heureusement, le haut-parleur annonce que les voyageurs en direction de Paris doivent prendre place dans le train, sur la voie G. Fausto tient à monter tout seul nos bagages et, au moment de partir, il me tend encore une pochette de timbres. Ca, c’est gentil, car pour une fois, il le fait vraiment pour me faire plaisir.

Il reste sur le quai à nous faire des tas de signes, et puis il s’éloigne sans bouger. Nous aussi.

Papa nous attend en gare de Lyon, à Paris. Il trouve Maman fatiguée, forcément: elle a pleuré pendant tout le voyage! Lui, il est bien content parce qu’il a profité de notre escapade à Rome pour rester à son cabinet encore plus tard le soir, il a mis tous ses dossiers à jour. Il a même rangé ses archives. Comme Maman ne parle guère, c’est moi qui dois décrire tous les musées qu’on a visités, et les glaces au melon... Il jure que la prochaine fois, il se débrouillera pour partir avec nous. Maman ne répond pas.

Dans ma chambre, à Suresnes, il y a un bel album qui attend mes timbres. Super! Papa a tenu à me l’offrir avant même mon anniversaire. Je le remercie tout en lui montrant les paquets de timbres que je rapporte d’Italie, mais j’évite de dire que c’est Fausto qui me les a offerts. Maman paraît émue, en les prenant à la main.

...Et puis je classe mes timbres et je n’écoute plus ce que se racontent les parents.

Désormais, chaque matin, Maman se précipite vers la boîte à lettres. Quand il n’y a pas de courrier, elle pleure. Mais quand il y a une lettre de Fausto, elle pleure aussi, tout en me donnant le timbre. Un jour, elle m’a même demandé:

-Qu’est-ce que tu penserais si on s’en allait tous les deux ? On irait à Rome, comme en vacances, mais pour toujours. Tu mangerais des glaces au melon et puis...

A croire qu’elle n’a pas encore compris que les vacances, c’est fait pour ne pas durer. Elle qui me le répète pourtant à chaque rentrée des classes!

-Et Papa ? Il pourra être avocat à Rome ?

-Ton père m’agace!

Ca, je n’ai peut-être que neuf ans, mais je l’avais compris tout seul. Il n’y a même que Papa qui l’ignore encore! Lui, il fait n’importe quoi pour essayer de la distraire, il s’inquiète de ses silences. Et il deviendrait très triste si on repartait à Rome sans lui. Je le sens. D’ailleurs, Maman aussi aurait vite des regrets, mais elle ne s’en doute pas!

Bref, pour bien montrer que Rome c’est fini, je retourne vers mon album.

-Anthony! Toi, il n’y a vraiment que les timbres qui t’intéressent, s’écrie Maman, un peu comme ma copine Marion.

-Mais Maman, il faut que je classe tous ceux des pays étrangers: Papa m’en a encore donnés qui viennent du Portugal.

-Du Portugal ? s’étonne-t-elle, enfin curieuse.

-Ben oui. Depuis que sa secrétaire est partie vivre là-bas, il m’en rapporte presque tous les soirs!

Et ran! J’étais sûr que ça agacerait Maman. Un peu comme si elle était jalouse.

Voici que désormais, elle surveille les horaires de Papa, elle va le chercher à son bureau. Elle a même proposé de lui taper son courrier, elle dit que ça l’occupera et qu’ainsi, il n’aura pas à engager une nouvelle secrétaire. Sur sa lancée, elle s’est remise à cuisiner pour lui, chaque soir. Pour moi aussi, d’ailleurs.

Après le repas, on regarde la télé, tous les trois blottis sur le canapé, et quand Maman m’emmène me coucher, elle me demande:

-Tu ne me laisserais jamais, pour aller vivre au Portugal, seul avec ton père, n’est-ce pas ?

-Pas de danger! je lui promets.

D’autant plus que, les timbres du Portugal, je les ai trouvés dans les pochettes de Fausto! Mais ça, ni Papa ni Maman ne le sauront jamais.

Je vais seulement leur avouer que je ne veux plus de timbres étrangers, ça complique trop la vie. Et tant pis si je n’ai pas une aussi belle collection que la reine d’Angleterre.

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